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Feldioara-Marienburg

Aperçu des recherches archéologique

Adrian IONIŢĂ

Feldioara se trouve sur la rive gauche du Olt á 17 km nord-ouest de la ville de Braşov. Le nom provient du hongrois: Föld-Vár et signifie fortification en terre. Il s'agit d'une fortification préhistorique peut-etre hallstattienne ou La Tene sur laquelle se place l'habitat médiéval. En allemand c'est Marienburg d'apres le nom de la Sainte Vierge, la patronne de l'Ordre des chevaliers teutoniques, don't le siege était la lors de leur séjour dans le Pays de Bârsa (1211 - 1225). Elle est située dans le nord du Pays de Bârsa á mi-chemin des limites de l'est et de l'ouest fixées dans le diplôme de 1211 accordé aux chevaliers teutoniques par le roi André II (1205 - 1235). La haute terrase d'environ 25 m, sur laquelle se trouve le site historique de Feldioara, a l'aspect d'un éperon qui avance de l'ouest vers l'est dans la basse plaine du Olt et comprend plusieurs secteurs. Les recherches archéologiques ont été inaugurées en 1990 sous la direction du regretté Radu Popa et continuerent avec intermittence jusqu'a présent. On a fait des fouilles dans 6 secteurs notés de A á F (Fig. 1).
Le secteur A est situé au sud de l'église sur le bord du sud d'une terrasse ovale ayant des pentes sur deux côtés. Dans cet endroit il y a des traces d'un mur d'enceinte bâti en pierre avec du mortier qui contient rarement des fragments de briques. Ce mur appartenait aux remparts du Marienburg médiévale, et sa présence explique le fait que dans les documents notre site était appelé "oppidum Fewldwar".
L'église évangélique (Fig. 2)(a l'origine une basilique romane) et ses environs constituent le secteur B. Conformément aux sources écrites et aux traditions historiques le siege principal de l'Ordre teutonique du Pays de Bârsa se trouvait la en 1211 - 1225. L'église romane est pourtant datée dans la deuxieme moitié du XIIIe siecle.sur la base des criteres stilistiques. Le choeur en maniere gothique, peut- etre du XIV e siecle, a été élevé, d'apres la tradition, sur la place de la chapelle teutonique.
Le secteur C est emplacé dans le jardin de forme triangulaire situé derriere la maison paroissiale. On a fait un sondaje sur le bord du sud de cet jardin, ou on a supposé l'existence d'un mur d'enceinte. Ce mur n'a pas été trouvé, mais on a identifié des dépots massifs de l'époque prehistorique. Il est possible que dans cet endroit les ruines furent détruites par éboulement.
Dans le secteur D il y a une nécropole qui occupe une superficie presque trapézoidale á l'est de l'église évangélique, ou ont été mis au jour 109 tombes comptant 119 individus dont 2 tombes triples et 6 tombes doubles. La distribution par groupes d'age est comme suit: 66 adultes, 8 adolescents, 45 enfants. On doit préciser que les squelettes n'ont pas encore été analysés par les anthropologues et donc ces donnés représentent seulement les observations enregistrées pendant les fouilles. On a constaté un rituel dominant qui donne le spécifique de la nécropole. Les décédés, probablement ensevelis, étaient déposés sans cercueils dans des fosses a marches.(Fig. 3) Une fosse de ce type comporte d'abord un grand fosse rectangulaire (2 m / 1 m et 0,60 m de profondeur) avec les coins légerement arrondis. Sur le fond il y a une fossette creusée suivant les dimensions et la forme du corps humain, avec une logette pour crâne. La profondeur de cette fossette est de 0,20 m jusqu'a 0,35 m. Les tombes des enfants ne sont pas prévues avec cette loge céfalique et ils sont enterrés soit dans des fosses ordinaires, rectangulaires et moins profondes, soit dans des fosses a marches, mais toujours sans logette. Il s'agit évidemment d'un traitement funéraire différent. Les squelettes sont orientés ouest-est et posés sur le dos, avec les bras le long du corps et les pieds tendus. Il y a seulement quelques exceptions avec les bras posés sur la poitrine ou sur l'abdomen. L'inventaire est constitué de 16 monnaies et d'une boucle de tempes avec le bout en forme de "S"; 12 exemplaires sont de l'époque romaine qui s'échelonnent sur 375 ans, depuis la période républicaine jusqu'a Alexandre Sévere. Il s'agit de deniers et d'un sesterce, qui proviennent de l'habitat romain sur lequel se trouve la nécropole. Six exemplaires sont des deniers anonymes frappés au temps de Géza II (1141 - 1161) et Etienne III (1162 - 1172). Il faut souligner qu'on n'a pas trouvé aucune monnaie du XIIIe siecle. Les enterrements pratiqués içi s'échelonnent donc des dernieres années du regne de Géza II jusqu'a l'arrivée des membres de l'Ordre teutonique (1211). Le début des inhumations est indiqué par les monnaies et la fin par une couche qui comprend des restes de mortier et qui couvre les fosses des tombes. Cette couche représente le niveau de construction du premier édifice en pierre dans ce lieu, qu'on pourrait attribuer aux chevaliers teutoniques. Il y a aussi trois situations avec trois ou deux tombes qui se superposent, et qu'on pourrait encadrer depuis la moitié du regne de Géza II jusqu'a 1211. On retrouve des analogies de ce rituel funéraire dans le monde catolique européen, aussi en Transylvanie.
Le secteur E est représenté par un grand fossé (environ 20 - 30 m) qui sépare le bout de la terrasse du reste du territoire du village actuel. Ce fossé, d'apres quelques données, a été creusé a l'âge du fer. Au cours du sondage on n'a pas trouvé d'éléments certs de la fortification médiévale mais on a observé les traces d'un mur démoli a l'époque moderne pour réutiliser la pierre.
On a nommé le secteur F la forteresse ruinée (Fig. 4) située a l'extrémité de l'est du plateau sur lequel se trouve Feldioara. Le territoire de la cité est délimité par un large fossé de défens, pas trop profond, creusé a l'époque médiévale. La forteresse, qui a un aspect médiéval tardif propre aux XIVe - XIVe siecles, garde encore deux tours ruinées liées par des murs d'enceinte. Les murs, partiellement détruits, suivent un tracé qui évoque la forme d'un grain d'haricot. Dans les murs sont pratiqués des trous pour tirer et des mâchicoulis. L'entrée dans la cité était sur le coté sud. La porte, large de 3 m, était couverte d'une voute demicirculaire, qui ne se conserve plus. La situation stratigraphique mise en lumiere par les fouilles archéologiques (similaire a celle observée dans les autres secteurs) est la suivante: époque néolitique, âge du bronze, Hallstatt, La Tene, époque romaine et médiéval a partir du XIIIe siecle. La plus ancienne étape de construction date du XIIIe siecle. Il s'agit d'un mur en pierre épais de 1,90 m, aujourd'hui couvert par la terre et conservé jusqu'a la hauteur de maximum 0,60 m. Ce mur, ayant 56 m en longueur, se trouve a l'extérieur nord-ouest de la cité. Il suit la configuration du terrain et aussi l'enceinte actuelle de la cité, de laquelle il se rapproche de 0,60 m jusqu'a 2 m. La technique de construction de ce mur differe de toutes les autres bâtiments trouvés a Feldioara. A la base du mur il y a de grosses pierres pesant entre 70 et 80 kg, sans liant, et au-dessus d'elles des pierres de dimensions variables liées avec du mortier de bonne qualité. La tour de l'ouest - la mieux conservée - a le fondement posé sur le mur décrit antérieurement, ce que montre qu'elle a été construite plus tard, sans pouvoir préciser l'intervalle cronologique qui sépare les deux phases de la construction. La tour a été bâtie en blocs de pierre taillés, la base ayant une forme de tronc de pyramide. De la tour de l'est seule la cave existe encore, le reste étant détruit, mais la maniere de construction est la meme que celle de la tour de l'ouest. Les deux tours ont un aspect roman tardif et elle ont été élevées le plus tard pendant le XIVe siecle. Sur le coté nord il y avait encore une tour, plus petite, aujourd'hui completement détruite. Le systeme défensif a été amplifié plus tard avec un mur situé a l'exterieur de l'enceinte sud. Au cours des siecles la forteresse a subi plusieurs réparations et réfections, qui ont changé son aspect originaire. A l'interieur de la cité on a découvert les fondemens d'une église - nef et autel demicirculaire - sans pouvoir préciser le moment ou elle a été élevée. En conclusion le gros mur de l'extérieur nord-ouest de la cité appartient a la plus ancienne phase, suivi par les deux tours liées d'un mur d'enceinte, qui a connu plusieurs réfections, tandis que les plus récentes sont les autres éléments de la fortification auxiliaire.
Les recherches doivent continuer dans les secteurs B, C et E, surtout dans la basilique, pour établir son origine.